A quoi correspondent les limites planétaires ?

par | Juil 25, 2022 | Développement durable

Définitions

Définies en 2009 par une équipe de 26 chercheurs du Stockholm résilience center, les limites planétaires correspondent aux seuils que l’humanité ne doit pas franchir si elle veut pouvoir vivre dans des conditions favorables sur la planète. Elles correspondent à des processus qui une fois franchis, vont remettre en cause notre biosphère.

6 limites planétaires sur 9 ont été franchies

Il existe 9 limites planétaires et 6 ont déjà été franchies (cf le graphique ci-dessous):

Credit: « Azote for Stockholm Resilience Centre, based on analysis in Persson et al 2022 and Steffen et al 2015 ».

Détail des limites définies :

🔸Changement d’utilisation des sols : correspond à la part de la forêt originelle, la limite étant fixée à 75%.

🔸Perturbation du cycle du phosphore et de l’azote :

Si l’azote et le phosphore, naturellement présents dans l’atmosphère, jouent un rôle essentiel dans la biosphère; l’utilisation massive de molécules artificielles en agriculture conventionnelle sont venues perturber les écosystèmes.

🔸Changement climatique : mesuré par la concentration atmosphérique en CO2 ou le forçage radiatif.

🔸Erosion de la biodiversité :

Il existe 5 causes principales à l’érosion de la biodiversité :

  • Les changements d’usage des terres et de la mer
  • la surexploitation des ressources biologiques
  • Le changement climatique
  • La pollution
  • Les espèces exotiques envahissantes

75% des milieux terrestres et 40% des écosystèmes marins sont fortement dégradés. Le taux d’extinction d’espèces animales et végétales est estimé à 100 fois supérieur à celui des 5 extinctions de masse que la Terre a déjà subie. C’est pourquoi, les scientifiques parlent de la 6e extinction de masse.

➡️ En 2015, les scientifiques ont établies que ces 4 limites avaient déjà été franchies.

🔸Introduction d’entités nouvelles dans la biosphère (ou pollution chimique) :

Cela correspond aux nouvelles substances chimiques, aux nouvelles formes de substances existantes et aux formes de vie modifiées susceptibles d’avoir des effets indésirables sur les écosystèmes, les organismes vivants et la santé. Ce phénomène d’origine anthropique est d’autant plus préoccupant que les nouvelles entités sont persistantes et mobiles.

🔸Cycle de l’eau douce :

Il peut être réparti en 2 éléments distincts: l’eau verte et l’eau bleue. Dans les 2 cas, il s’agit de l’eau issue des précipitations mais l’eau bleue est captée dans des réservoirs naturels d’eau (mer, rivière, étangs…); alors que l’eau verte sera elle absorbée par les végétaux via le sol. En avril dernier, les scientifiques sont arrivé à la conclusion que le manque d’humidité des sols ne permettrait plus suffisamment aux végétaux de s’hydrater.

➡️ La limite sur la pollution chimique a été dépassé en février 2022, celle sur le cycle de l’eau en avril.

🔸Appauvrissement de l’ozone stratosphérique :

L’ozone stratosphérique correspond à la couche de l’atmosphère qui se situe entre 20km et 50km d’altitude. L’appauvrissement sert à désigner l’amincissement de la couche d’ozone présent dans cette zone.

🔸Acidification de l’océan :

L’acidification des océans correspond à la diminution du PH des océans. Le phénomène est principalement causé par l’augmentation des émissions de Gaz à effet de serre (ceux-ci étant absorbé par les océans) et a pour effet de détruire les écosystèmes marins. Le seuil a été fixé à 80% du niveau de l’ère préindustrielle, en 2009 la mesure était à 84%

🔸Augmentation des aérosols dans l’atmosphère : Cette limite n’a pas encore été mesurée.


Pour aller plus loin :

📍l’analyse du Commissariat général au développement durable

📍“Limites planétaires – Comprendre (et éviter) les menaces environnementales de l’anthropocène”, par Aurélien Boutaud et Natacha Gondran.